Retour menu | L'histoire du stade Paul Bert |
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1943 - Un nouveau terrain de sport à Villars.
Le 13 août 1943, le Major et Commandant HOFFENREICH, des forces d'occupation allemandes basées à Saint-Étienne, a signé cette autorisation concernant l'utilisation d'un terrain de sport à Villars.
Aménagé durant la seconde guerre mondiale, ce stade a accueilli durant des décennies de nombreuses compétitions et animations. D’ici la fin de l’année 2022 il devrait être vendu pour y réaliser un nouvel éco-quartier.
Le projet de réaménager tout le quartier du Triolet et donc l’ancien stade Paul Bert ne date pas d’hier. Il y a presque 15 ans que le dossier a été mis sur la table par la Municipalité désireuse de « reconstruire la ville sur la ville » en traitant notamment les friches industrielles nombreuses dans ce secteur pour y aménager un éco-quartier. Il y a déjà plusieurs années qu’on ne joue plus officiellement au foot sur ce terrain qui servait encore récemment pour les concours de pétanque et l’organisation de vide-greniers. Certains anciens Villardaires verront probablement avec une pointe de nostalgie disparaitre ce stade dont voici l’histoire. C’est juste après la Grande Guerre que l’Amicale Sportive de Villars a créé sa première équipe de football. En novembre 1919 on trouve trace du début des entrainements sur le pré de la Vogue, au Triolet et durant l’année 1920 les joueurs de l’ASV y disputent tous leurs matches. Mais fin 1920, un terrain est aménagé au Platon, près de la ferme Penot (aujourd’hui lotissement des Châtaigniers). Le club de foot y installe ses quartiers durant tout l’entre-deux-guerres. Avouons-le, les résultats sportifs ne sont visiblement guère brillants. Les débuts durant l'occupation. Durant l’Occupation, le projet d’aménager un nouveau stade sur le terrain du Triolet voit le jour, favorisé par la politique de Vichy. La surface est plate, plus proche du centre et il y a de la place. L’armée allemande qui y fait paître ses chevaux donne son accord. Après la Libération, la municipalité Binet accélère les choses. Mais les Hospices, propriétaires de la parcelle, refusant la vente, il est donc procédé à un échange de terrain. En 1947, deux clubs locaux l’USV et l’ALV se partagent l’aire de jeu, les frais de douches après chaque match étant pris en charge par la municipalité. Après de multiples difficultés administratives, il fallut attendre juin 1951 pour que ce terrain dénommé dans les différents documents soit « pré de la vogue » soit « champ du Triolet » soit officiellement échangé avec le pré Barnier situé au lieu-dit Ardichaud. Ainsi est né le stade Paul-Bert. Heureusement les sportifs avaient déjà pu investir les lieux et en 1951 des vestiaires furent construits. « Un abri pour les spectateurs sera envisagé plus tard » précise la délibération de l’époque. En fait il n’y aura jamais de tribunes. Le club des jeunes à Paul Bert. En 1971, en bordure du terrain de foot, fut inaugurée la « maison des jeunes » dans le cadre de l’opération « Mille clubs » financée par l’État. Ce local a ensuite accueilli les activités des judokas jusqu’à que ceux-ci s’installent dans l’actuel dojo (construit en 1987). Puis ce fut le tour du tennis de table (avant la construction de la salle omnisports René Souchon) et en dernier lieu les scouts de Villars (qui occupent désormais les salles paroissiales). Endommagé par un incendie, le bâtiment avait été entièrement rénové (en 1999), avec cette fois des murs en dur. Il a été démoli en 2019. En 1962, la municipalité Bernichon, pour faire face à un fort afflux de population, envisagea la construction d’un nouveau terrain et d’un gymnase attenant sur le stade alors dit « des Marronniers » au pied du remblai de la mine. Le projet apparut sur le papier en 1969. Là encore de longs pourparlers avec les Hospices de Saint-Étienne furent nécessaires pour acquérir le terrain. Tâche dont su s’acquitter efficacement Fernand Bost. Le projet fut présenté lors des élections municipales de 1975 et en 1977, le complexe sportif digne de ce nom était enfin opérationnel. Le stade Paul-Bert a continué à bénéficier de soins attentionnés avec notamment en 1979 la construction de nouveaux vestiaires et en 1995 la réfection de sa surface en stabilisé (et la correction de sa pente) et l’ajout d’un éclairage permettant de jouer en nocturne. L’aménagement du complexe sportif avec ses deux terrains en stabilisé capables d’accueillir l’ensemble des matches et des entrainements des footballeurs locaux allait ensuite progressivement marquer le déclin de son utilisation. Anecdotes : des chevaux de la Wehrmacht à Enrico Macias * Avant de s’appeler stade Paul Bert (car situé rue Paul Bert nommée ainsi en 1891), ce vaste terrain herbeux portait la dénomination de pré de la vogue, car c’est là que se déroulaient les nombreuses animations de la fête patronale du mois d’août. Dans les textes, il est aussi parfois appelé champ du Triolet. * Les anciens Villardaires se rappellent que pendant l’occupation, les soldats allemands venaient y faire paître leurs chevaux. Ce vaste terrain herbeux avait en effet été réquisitionné en ce sens par la Wehrmacht. C’est d’ailleurs la Kommandantur qui en août 1943 validera l’autorisation qu’une parcelle soit laissée à la disposition de l’Union Sportive de Villars pour la pratique du football, mais aussi pour l’éducation sportive des élèves de la commune. * En championnat FSGT, l’Amicale sportive des Mineurs de Villars puis Denis Villars y signeront quelques brillants succès sportifs. En coupe de la Vie Ouvrière, un match contre Marseille s’est même terminé en bagarre générale ! Ici aussi se disputera pendant de nombreuses années un mémorial bouliste Desserle Bastide avec la participation de nombreux internationaux. Et dans un registre autre que le sport, Enrico Macias y est même venu chanter sous chapiteau. C’était le 7 avril 1968. Sources : Archives départementales de la Loire, registre du conseil municipal, revue municipale. ©H&P-Pierre THIOLIÈRE | ||
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