Retour menu | Les cloches |
|
La plus vieille cloche date de Napoléon Ier.
Lorsqu’en 1870 fut enfin terminé le clocher de la nouvelle église, on y transféra les deux cloches qui étaient restées dans l’ancienne et qui donc, à distance, sonnaient les heures et lançaient l’appel aux paroissiens. Mais que sont devenues les anciennes cloches et quelle est leur histoire ? Lorsque souffla le vent violent de la Révolution qui mit fin à l’ancien régime, à Villars le curé Benoit Sauvage prêta serment à la constitution civile du clergé. Les cloches de Villars et des paroisses environnantes furent fondues pour battre monnaie et le 25 décembre 1793 l’argenterie de l’église fut remise au représentant du peuple, le sanguinaire Javogues. On sait de Benoit Sauvage qu’il fut curé jureur, schismatique puis abdicataire. Ayant visiblement épousé la cause de la Révolution, il racheta l’église et la cure et siégea ensuite au sein du conseil municipal. Le maire comme parrain. La petite église de Villars (actuelle salle du conseil municipal) se retrouva donc un temps sans cloche. En 1802, après la signature du Concordat, Antoine Lardon (on peut voir sa tombe au cimetière de Villars, c’est assurément une des plus anciennes) est nommé curé à Villars. On lui doit en 1807 l’acquisition d’une cloche de belle taille puisqu’elle pèse 908 kilos. Elle donne le « la ». Ce que l’on sait (parce que c’est gravé dessus et que c’est toujours lisible de nos jours) c’est qu’elle avait comme parrain Jean Baptiste Begon (alors maire de la commune, de 1802 à 1807) et pour marraine son épouse Antoinette Bastide. Depuis 214 ans elle fait partie du quotidien des Villardaires ! Dans les archives paroissiales, l’inventaire de l’église démontre qu’entre 1820 et 1823 une deuxième cloche a ensuite été installée dans le clocher. Celle-là n’a pas été conservée. Elle était a priori de petite taille (le poids évoqué annonce 50 kilos) et portait l’inscription « que le nom de Dieu soit béni ». Quand les cloches sonnent à la volée. En 1931, le curé de la paroisse, Jean Vacher (il est en poste ici depuis 1921) a le projet de doter l'église d’un carillon pouvant rivaliser avec ceux des cités voisines. Il s’entoure d’un comité et fait appel à la Fonderie Paccard, fondeur de cloches à Annecy-le-Vieux. Par ailleurs il faut trouver des sources de financement : kermesse, séance récréative, tombola se succèdent. Le curé Vacher peut aussi compter sur la générosité des Villardaires. Une fois la somme rassemblée le choix se porte sur trois nouvelles cloches, seule celle sonnant le « la » devant être conservée sur les deux anciennes existantes. À l’été 1936 tout est prêt, il reste à trouver une date pour la cérémonie de bénédiction qui est finalement fixée au dimanche 8 novembre 1936. On connaît par la presse de l’époque le détail de cette journée particulière. Parrains et marraines donnent la parole aux cloches. ![]() Comme le veut la tradition, l’archidiacre puis les parrains et marraines, tous donneront trois coups de battant ce qui s’appelait autrefois « donner la parole aux cloches ». À la sortie de l’église une majestueuse distribution de dragées eut lieu. Un déjeuner familial réunit ensuite tous les officiels dans la salle de l’école libre de filles. Ce fut notamment l’occasion de rendre un hommage appuyé à l’oeuvre du curé Vacher. L’après-midi se prolongea par une séance récréative à la salle d’oeuvre avec une représentation théâtrale agrémentée par les choeurs des jeunes filles de l’Union Jeanne d’Arc de Villars. ![]() Plaque commémorative se trouvant à l'entrée de l'église. À noter qu'on y voit, avec les autres souscripteurs, gravé le nom de l'Union Jeanne d'Arc de Villars ainsi que la Ligue des Femmes Françaises. Modestie tout à son honneur, le nom du curé n'est pas précisé, il s'agit de Jean Vacher qui activement oeuvré pour l'installation de ces trois cloches. | ||
Retour menu |