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Où est le coeur du colonel Mathevon de Curnieu ?

De nombreux soldats de la grande armée napoléonienne ne sont pas revenus de la campagne de Russie. Jean Louis Mathevon est de ceux-là. Son cœur, renvoyé à sa famille après son décès, aurait longtemps eu sa place dans l’ancienne église de Villars.

Ce que l’on sait avec certitude aujourd’hui, c’est que Jean Louis Mathevon de Curnieu, bonapartiste affirmé, était colonel au 12è Régiment de Cuirassiers au sein de la grande armée napoléonienne. Baron d’Empire par décret du 15 aout 1809, il a été fait citoyen d’honneur de la commune de Villars le 1er mai 1810, en sa présence. Trace en est laissée dans les comptes rendus du conseil municipal.

Après avoir sillonné toute l’Europe, il ne devait pas revenir de la campagne de Russie. Blessé et capturé le 21 novembre 1812 au combat de Tolackzyn près d’Orcha lors de la tristement célèbre bataille de la Bérézina, il décédait du typhus le 2 février 1813 dans la ville de Witepsk (aujourd’hui située en Biélorussie).

Son coeur envoyé à Villars

La petite histoire raconte que durant ses quelques semaines de captivité, il entretint une relation suivie avec la famille du comte Tolstoï. Tolstoï, plein d’affection et d’admiration pour ce grand officier, aurait ordonné à son chirurgien de faire l’ablation du cœur de Mathevon, le plaçant dans un coffret portant l’écusson du comte et l’expédiant à sa famille, laquelle déposa cette relique dans l’ancienne église de Villars (aujourd’hui salle du conseil municipal). On sait de manière certaine que la famille avait dans l’église une petite chapelle et que ses défunts y étaient enterrés. De nombreux témoignages et relevés confirment qu’une plaque a longtemps indiqué « Priez pour l’âme du brave et malheureux colonel J-L Mathevon, baron de Curnieu, mort à Witepsk en Russie, à l’âge de 38 ans, après une vie glorieuse et sans tâche ».

On perd ensuite la trace de cette plaque commémorative car vont suivre le déménagement de l’église (en 1862) puis la vente du bâtiment à la Compagnie des Mines (en 1891). Certaines sources évoquent le transfert du cœur et de la plaque dans la nouvelle église. Mais on en n’en trouve nulle trace dans l’inventaire détaillé fait en 1906. Il semble beaucoup plus vraisemblable que les descendants de la famille des Mathevon de Curnieu aient récupéré ces précieuses reliques ainsi que les dépouilles de leurs ancêtres lors de la vente de l’église.

La plaque retrouvée... à Paris !

Tout récemment, en 2016, on a retrouvé la trace de cette plaque dans la chapelle de la famille Guillaume (descendance des Mathevon de Curnieu) au cimetière Montmartre à Paris.

Quant à la dépouille mortelle du colonel Mathevon de Curnieu, où est-elle aujourd’hui ? Il aurait été inhumé dans la chapelle d’un des châteaux du comte Tolstoï, mais on n’en sait pas plus. Ce qu’il y a de certain c’est qu’un Villardaire repose quelque part en Russie depuis plus de 200 ans !


Dans l'ancienne église (actuelle salle du conseil municipal), une pierre en clé de voute a laissé une trace du passé. Mais que représente t-elle ? Le mystère reste à élucider !

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